ENSEIGNEMENT
Dans cette rubrique, nous avons recensé les principaux problèmes de l’enseignement néerlandophone et francophone.
Nous ne sommes pas compétents pour tout mais nos experts, présents aussi bien dans l’enseignement néerlandophone que francophone peuvent apporter un plus non négligeable.
Le manque de qualification des jeunes Bruxellois est l’un des principaux obstacles à la recherche d’un emploi. On estime que 28% des jeunes Bruxellois ne disposent pas de diplôme de l’enseignement secondaire supérieur. C’est pourquoi, il est impératif de revaloriser l’enseignement à Bruxelles et de lutter de manière efficace contre le décrochage scolaire qui touche actuellement 6,4% des jeunes âgés de 18 à 24 ans. L’absentéisme scolaire joue un rôle significatif dans le phénomène du redoublement. Une meilleure coordination entre les communautés, les réseaux éducatifs et la Région est nécessaire pour relever ce défi.
Une enquête réalisée par l’Institut économique Molinari qui a évalué l’efficacité des système d’éducation dans 30 pays européens, classe la Belgique 17ème ! Cela est inacceptable. Nous devons notamment cette position à la Flandre grâce à qui nous remontons dans le classement. Nous avons besoin de choix clairs pour reconquérir notre position et briller à nouveau dans le paysage éducatif international.
Pour concrétiser cette ambition, nous devons examiner de manière critique l’organisation et la répartition des budgets soutenant les écoles.
Nous proposons :
- Des écoles bilingues: nous soutenons et encourageons la création de véritables écoles bilingues. Un des défis majeurs en terme de recherche d’emploi auxquels sont confrontés les Bruxellois est le manque de connaissance du néerlandais. Bruxelles est bilingue même si sa population est majoritairement francophone. Une véritable réforme doit être entreprise en ce sens. Nous préconisons et encourageons les partenariats entre les écoles francophones et néerlandophones à Bruxelles. Nous évaluons les écoles à immersion et reproduisons les modèles qui fonctionnent. En formant des enfants bilingues, leur perspective d’emploi sera beaucoup plus élargie.
- Un audit de l’enseignement :
- Il faut optimiser les ressources existantes : Mettre en place un système d’évaluation continu pour mesurer l’efficacité des ressources éducatives et apporter des ajustements en fonction des résultats.
- Une réévaluation budgétaire : plus de 7,800 milliards d’euros sont consacrés à l’enseignement. Un budget qui doit pouvoir donner des résultats bien meilleurs que ceux auxquels nous sommes confrontés à l’heure actuelle.
- Formation des enseignants :
- Assurer que les enseignants bénéficient régulièrement de formations pour rester à jour sur les meilleures pratiques pédagogiques, les nouvelles technologies et les méthodes d’enseignement efficaces.
- Classes plus petites :
- Notre accent est mis sur la création de classes plus petites, permettant aux enseignants de consacrer une attention plus individuelle aux élèves. Lorsque cela n’est pas possible, nous exigeons de mettre en place du « co-enseignement ». Il s’agit d’aide et de soutien au professeur. Avec cette aide supplémentaire, le professeur pourra se concentrer davantage sur ses élèves. Une formation à court terme permet de mettre rapidement ces personnes à l’emploi et d’apporter une solution efficace à la surcharge des classes.
- Rééquilibrage des heures de cours et des projets :
- Réaffecter de manière efficiente le temps actuel consacré aux projets vers les heures de cours sans nécessiter de coûts supplémentaires.
- Nous reconnaissons également qu’il y a une trop grande emphase sur les projets au détriment des heures de cours. Il est essentiel de rétablir l’équilibre et de veiller à ce que les élèves passent suffisamment de temps en classe pour acquérir les compétences de base.
- Trop souvent, les parents sont confrontés à la responsabilité d’organiser des cours particuliers après l’école. Nous sommes convaincus que cela ne devrait pas être la responsabilité des parents. Les enfants vont à l’école pour apprendre, et il incombe à l’école de veiller à ce qu’ils reçoivent le soutien nécessaire pendant les heures de cours régulières.
- Formation sur les nouvelles technologies :
- Encourager la création et la mise à disposition de ressources éducatives en ligne de qualité. Cela pourrait inclure des plateformes éducatives, des cours en ligne, des tutoriels vidéo et des applications éducatives. Cela éviterait également aux parents la charge des cours particuliers.
- Gestion de la pénurie d’enseignants :
- Meilleure gestion des ressources humaines
- Garder et motiver les professeurs existants
- Lutter contre l’absentéisme : le taux d’absentéisme des enseignants est en hausse constante. Entre septembre 2018 et septembre 2022, le taux d’absence pour maladie des enseignants de maternelle et de primaire est passé de 4,6 à 6,4 %. Avec un pic constaté en décembre 2023 avec un taux à 11%, il varie du côté francophone et néerlandophone mais les problèmes restent les mêmes. Cela a des conséquences énorme dans un secteur qui connaît déjà une pénurie importante. Nous souhaitons intégrer des incitants financiers pour valoriser le travail des enseignants.
- Des solutions créatives et durables pour attirer de nouveaux enseignants.
- Diminution de l’inégalité sociale :
- Mettre l’accent sur des initiatives existantes, telles que des programmes de tutorat ou des partenariats avec des organisations locales pour soutenir les élèves défavorisés.
- Une école réellement gratuite ! Selon une étude de la Ligue des Familles, les parents doivent aujourd’hui débourser 292 euros par enfant de 3e à 6e primaire en moyenne à la rentrée. Les tarifs explosent pour le secondaire, puisque les frais sont estimés à 750 euros par enfant. La gratuité des frais scolaires n’est effective que pour les maternelles et les deux premières années du primaire. Il faut étendre la politique de gratuité à l’ensemble des élèves du primaire et secondaire.
- Un tronc commun plus important, plus long, plus diversifié avec les mêmes cours pour tous les élèves.
- Pas d’écoles élites et pas d’écoles poubelles. Créer une réelle mixité sociale.
- Lutte contre le harcèlement scolaire :
En moyenne 20 % des élèves seraient concernés par le harcèlement scolaire à Bruxelles.
Le harcèlement peut prendre diverses formes, qu’elles soient verbales (insultes, moqueries, propagation de rumeurs…), physiques (bousculades, pincements, contraintes à des actions particulières…), matérielles (vols, dissimulation d’objets, racket…), relationnelles (rejet, exclusion, comme lorsque tout le monde s’éloigne lorsqu’un enfant arrive…), ou numériques (via les SMS ou les réseaux sociaux, par exemple en publiant sans consentement des textes humiliants, des photos, des vidéos, etc.).
Le harcèlement constitue un problème omniprésent dans toutes les écoles, touchant des enfants dès la maternelle jusqu’à l’adolescence. Son ampleur s’accroît notablement à l’adolescence, en grande partie en raison de l’impact croissant des médias sociaux. En règle générale, la victime est une personne qui présente une différence par rapport au reste du groupe mais pas toujours. Cela peut être celui ayant une origine ethnique différente de la majorité de la classe, ou celui en surpoids, ou celui obtenant d’excellents résultats académiques,…
Le harcèlement produit d’importantes répercussions sur tous les acteurs impliqués, engendrant des conséquences psychologiques, scolaires et sociales significatives, pouvant durer toute une vie !Des signes de détresse psychologique, de dépression et d’anxiété émergent, accroissant le risque d’absentéisme scolaire. Dans les cas les plus graves, la victime peut même être poussée à envisager des actes suicidaires.
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Il semble donc essentiel de souligner la nécessité de développer une politique globale du « mieux vivre ensemble » à l’école et de lutte contre le harcèlement. Cela implique l’affectation de moyens conséquents à de vastes campagnes de sensibilisation, à la formation initiale et continue des professionnels de l’éducation (directeurs, enseignants, éducateurs et les personnes spécialisées), etc.
Concrètement :
- Soutenir la mise en place des espaces propices à la participation et à l’expression, tels que les conseils de classe et les conseils de participation. Mise en place d’une « Babbel box », une box où chacun est libre de parler de ce qui ne va pas avec un enseignant référent et populaire au sein de chaque établissement. Deux « héros » par classe doivent être désignés en début d’année où ils devront veiller à la bonne entente en classe et rapporter les incidents éventuels.
- Soutenir une éducation à la citoyenneté et de respect de la différence.
- La participation et l’implication des parents
- La mise en place de pratiques collaboratives régulières entre les enfants et un travail sur l’empathie dès le plus jeune âge, avec une inscription de ces pratiques dans la durée
- Sensibiliser les élèves, les parents et les professionnels à la problématique du harcèlement. Nous avons récemment fait voter, à l’unanimité, une résolution permettant une large sensibilisation dès le début de l’année scolaire pour les écoles néerlandophones, nous espérons que les francophones suivront.
- Rendre les règles de vie en commun et les sanctions éventuelles plus claires et bien connues des élèves
- Outiller l’école en termes de gestion des conflits.
- Centraliser les différents moyens de communication servant à récolter la parole de la victime.
- Instaurer un climat scolaire positif
- Nous souhaitons aller encore plus loin en proposant de réelles sanctions judiciaires : en cas de récidive, et lorsqu’aucune solution n’a été trouvée, nous encourageons les parents à se tourner vers les services compétents : le service de l’aide à la jeunesse (médiation) et enfin le service de protection de la jeunesse (judiciaire).
- Investir dans l’enseignement des compétences socio-émotionnelles :
- Reconnaître l’importance des compétences socio-émotionnelles dans le développement global des élèves et intégrer des programmes qui favorisent le bien-être émotionnel et social.